Les plateformes d’intermédiation, il en existe depuis la fin des années 90. Mais c'est surtout à partir de 2015 qu'elles ont peuplé le marché. Ce n’est pas pour rien : on vous raconte en trois volets les premiers pas de la prestation de service IT en France.

Révolution et ascension fulgurante du secteur informatique

Si l'on devait dessiner un portrait de l'informatique jusqu'aux années 1990, il ressemblerait à ceci : des géants incontestés comme IBM ou Bull qui régnaient en maîtres sur le marché, mais une vision encore imprécise de l'avenir numérique.

Du côté du consulting, il y avait globalement deux typologies d’acteurs: 

• Les constructeurs et éditeurs de produits informatiques (serveurs, data centers,...) comme IBM ou Bull
• Les entreprises d’infogérance - la gestion des systèmes informatiques de l’entreprise - comme Sogeti (devenue Capgemini après plusieurs fusions) ou Sopra Steria

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C’est dans les années 90 que l’informatique commence à bouleverser le monde professionnel en devenant plus accessible par la majorité de la population.

Grâce à l’arrivée des notions de “Client-Serveur”, de Java, du Web2 en général et du calcul distribué, le marché s’accélère radicalement. On peut dorénavant créer plus facilement de vraies applications, performantes - avec des ordinateurs à la puissance de calcul plus puissante - et avec une interface graphique compréhensible par tous.

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Cette métamorphose rapide du marché engendre 3 effets : 

• L’informatique est désormais perçue comme une réponse aux quêtes d’optimisation et d’efficacité
• La multiplication du nombre de logiciels et de langages informatiques, conjuguée à l’arrivée massive de l'open-source, provoque une transformation profonde de l’écosystème informatique.
• La naissance des “entreprises de l’internet” comme Google ou Amazon qui, par leur rapidité d’exécution, fait comprendre aux entreprises qu'au-delà d’un besoin d’optimisation et d’efficacité, se digitaliser devient aussi une question de survie

1 - L’informatique une réponse aux quêtes d’optimisation et d’efficacité.

L’informatique est désormais perçue comme une réponse aux quêtes d’optimisation et d’efficacité.

Tout le monde veut développer des applications pour encadrer sa comptabilité, pour optimiser sa chaîne d’approvisionnement, pour gérer ses ressources humaines... 

Plus que jamais, le besoin d’experts en informatique est fort et urgent, pour construire ces solutions.

2 - Une transformation profonde de l’écosystème informatique.

La multiplication du nombre de logiciels et de langages informatiques, conjuguée à l’arrivée massive de l'open-source, provoque une transformation profonde de l’écosystème informatique.

Si les constructeurs de logiciels et les quelques grosses sociétés de services avaient auparavant une quasi totale hégémonie, aujourd’hui, il n’est plus question d’utiliser uniquement ce qui a été créé par des éditeurs. 

On veut des nouveaux langages, plus performants, et surtout moins chers pour développer de belles applications à moindre coût.

De multiples entreprises de services du numérique (ESN) voient le jour, certaines se spécialisant sur des langages précis, d'autres sur des logiciels particuliers. 

C’est aussi à cette époque qu’arrivent des startups de l’internet, qui éditent elles aussi toujours plus de nouveaux logiciels compétitifs : Caramail, Club Internet, Mister Good Deal…

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3 - Digitaliser devient une question de survie.

La naissance des “entreprises de l’internet” comme Google ou Amazon qui, par leur rapidité d’exécution, fait comprendre aux entreprises qu'au-delà d’un besoin d’optimisation et d’efficacité, se digitaliser devient aussi une question de survie.

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En bref, les années 90 lancent deux tendances, toujours dominantes aujourd’hui : 

1 - Une demande croissante d’informaticiens, entraînant une hausse de leur tarif ou de leur salaire

2 - Une augmentation du nombre de logiciels et d’acteurs de la tech qui trouble l’hégémonie première… Aboutissant à la naissance d’une multitude de petites ESN spécialisées sur une expertise spécifique.

Cette époque sera qualifiée lors de mon interview de Martial Floucaud de la Pénardille, CEO de HumanCraft, comme “la fête du slip” : un consultant informatique est un expert, un ingénieur commercial est respecté, et les entreprises de l'informatique, bien qu’impressionnantes restent incompréhensibles pour beaucoup.

La bulle internet, le choc des subprimes et l’émergence de l’expertise

En général, un marché qui s’affole, c’est jamais bon présage dans le monde économique.

Beaucoup d’investissements, beaucoup de prises de risques, une bulle financière… qui finit par éclater. Les startups de l’internet perdront de leur panache au milieu des années 2000.

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Mais malgré ce contexte, le besoin d’informaticiens, lui, continue à s’envoler. Et ses prix… aussi. 

La fête du slip va bien.

Mais une musique inquiétante nous vient des États-Unis.

En pleine période électorale de 2008 qui a vu Barack Obama arriver à la présidence, l’immobilier est en chute libre, entraînant avec lui la plupart des grandes institutions financières de ce monde.

Je vous épargnerai l’histoire de la crise des subprimes, mais il nous faut globalement retenir une chose : c’était la crise. 

Et en période de crise, les entreprises se mettent en mode survie, réduisant les coûts non essentiels et limitant les autres.

Le monde du consulting n’y a pas échappé : 

• Les entreprises clientes interrompent les contrats en cours à tour de bras
• Les entreprises de consulting licencient massivement leurs consultants qui ne travaillent pas sur une mission
• Les prix émis par les clients sont dérisoires par rapport à avant, avec très peu de besoins
• Les entreprises de consulting gèlent les salaires et diminuent leur marge.

Rappelons que les banques, plus grandes recruteuses d’informatique en France, étaient les entreprises les plus touchées par cette crise.

En bref, la crise des subprimes a mis fin à l’âge d’or des entreprises de consulting, mais n’a pas endigué le besoin d’informatique. 

Conclusion

En résumé, nous avons donc dans fin des années 2000 :

1 - Une demande d’informaticiens toujours croissante, mais avec une pression sur les prix

2 - Des entreprises de consulting en sous-effectif, qui sous la pression de la crise, rémunèrent mal.

Des choix objectifs par rapport à la crise. Mais des choix qui auront des conséquences sur la reconstruction du monde du consulting.