Introduction 

1 - Une note d’Erwin Labs

Viser à devenir l’expert de la prestation de service, c’est surtout s’entourer de personnes qui connaissent très bien le marché. Dimitri Hammerer, consultant Chef de Projet et Business Analyst IT chez Capgemini, nous raconte sa formation en parallèle de son parcours professionnel dans le monde informatique.

Cet article a pour objectif de répondre aux questions suivantes :

• Pourquoi se former en parallèle de sa carrière professionnelle ?
• Comment bien choisir ses formations ?
• Quelles sont les meilleures pratiques pour optimiser son apprentissage ?

Ce que cet article ne couvrira pas : 

• La notion de veille technologique, car c’est un sujet à part entière ; 
• La formation en autodidacte au cours de projets personnels ou professionnels ;

2 - À propos de Dimitri

J’ai 44 ans et 21 ans d’expérience derrière moi après avoir obtenu mon diplôme d’ingénieur en 2002. Je n’ai donc plus grand intérêt à me former...

Rien n’est plus faux ! Sur les deux dernières années, j’ai passé une formation en gestion de projet, deux formations de business analyst et deux autres dans le domaine du test logiciel… Et j’en ai encore une autre dans le domaine de la data en fin d’année.

Pourquoi un tel investissement personnel ? Tout simplement parce que mon objectif est d’être performant dans mon métier : d’augmenter mon revenu et mon efficacité au travail afin de me dégager du temps libre. 

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1 - Pourquoi se former en continu ?

1 - Junior : pour accroître vos compétences techniques et vous différencier

Rien ne ressemble plus au CV d’un junior sorti d’école que celui d’un autre junior sorti d’école. 

Pour vous différencier de vos camarades, il ne vous reste que trois leviers :

1. Vous faire embaucher par l’entreprise où vous avez fait votre stage ou votre alternance de fin d’études.

Vous avez eu le temps de découvrir comment elle fonctionne et elle a eu le temps de vous juger durant vos mois de stage.

Il est donc primordial de choisir avec le plus grand discernement l’entreprise où vous ferez ce stage, car ce sera peut-être votre premier employeur.

2. Vos activités périscolaires

‍Que ce soit l’engagement dans une association ou la création d’une start-up au sein de votre école, ces activités mettront en exergue vos soft skills et votre capacité à vous projeter dans le monde professionnel.

3. Et… d’autres formations !

La grande quantité de cours que l’on vous prodigue ne vous fait peut-être pas songer à suivre d’autres formations. Pourtant, sélectionnées avec soin pour compléter votre cursus scolaire, celles-ci pourront vous aider à adapter votre CV au type de poste ou de secteur que vous recherchez.

2 - Senior : pour vous tenir à jour des évolutions de votre secteur

J’ai été diplômé en 2002 et en 20 ans j’ai vu apparaître : Google, le manifeste Agile, Jira, le cloud, Facebook, les réseaux sociaux, l’IPhone, le No Code, SAFE, les tableaux blancs collaboratifs, Teams, les RGPD, les IA génératives. Et j’en passe.

Si je n’avais rien entrepris d’apprendre en 20 ans, je serais aujourd’hui totalement dépassé sur le marché de l’emploi.

Quel que soit votre métier, d’autant plus si vous travaillez dans le secteur de la tech, vous devez vous tenir à jour des dernières évolutions technologiques :

• Les RH doivent connaître les profils et les compétences que leur entreprise a besoin de recruter ;
•  Les commerciaux doivent parfaitement maîtriser les produits qu’ils vendent et leurs avantages vis-à-vis de la concurrence ; 
• Les développeurs doivent maintenir leur employabilité sur les nouveaux langages de  programmations ou les nouvelles librairies utilisés par les différentes entreprises pour  lesquelles ils travaillent ; 
• Les équipes data doivent être en mesure d’exploiter les derniers outils d’extraction, de traitement et de stockage des données ; 
• Les business analysts doivent savoir quelle technologie est en mesure de répondre au mieux au besoin du client pour faire la différence face à la concurrence.

2 - Comment bien choisir ses formations

1 - Formation certifiante ou non certifiante ?

Parmi la multitude de formations disponibles sur le marché, faut-il privilégier celles qui sont certifiantes ?

Tout d’abord, voyons en quoi consiste une certification. Il s’agit tout simplement de faire passer un examen (en ligne ou en présentiel) pour vérifier que vous disposez bien des connaissances théoriques correspondant aux attentes de l’organisme de certification. 

Ce type de formation présente l’avantage d’être reconnu dans le monde professionnel (SCRUM, SAFE, ITIL, ISTQB, IIBA, PMP…) et indique à un recruteur le niveau du candidat.

Quant aux formations non certifiantes, leur avantage est de présenter un plus large panel d’offres, qui permettent d’aborder des sujets plus spécifiques et proposent davantage de flexibilité dans le parcours d’apprentissage. Bien que ce ne soit pas une vérité absolue, la concurrence fait en outre que les formations non certifiantes sont aussi généralement moins coûteuses.

Le tableau ci-dessous présente un comparatif rapide des avantages entre les formations certifiantes et non certifiantes :

2 - Ne pas oublier la formation aux outils que l’on emploie au quotidien

Je croise encore trop souvent des collaborateurs qui exploitent des outils pour lesquels ils n’ont jamais pris le temps de se former. En effet, habitués aux gadgets technologiques à très haute utilisabilité comme les smartphones, les tablettes ou les jeux vidéo, de plus en plus de professionnels ne prennent plus le temps de monter en compétences sur les outils qu’ils utilisent au quotidien. Tout au plus, se contentent-ils d’une période de compagnonnage avec un collaborateur plus expérimenté… au risque que ce dernier ne leur prodigue pas les conseils les plus adaptés.

Regardez autour de vous, dans votre entreprise, quelle proportion des collaborateurs qui utilisent les outils suivants s’y sont spécifiquement formés : 

• JIRA et la capacité d’automatisation, le JQL, les dashboards et gadgets ? 
• Les librairies les plus utiles des langages de programmation ? 
• L’optimisation des requêtes SQL ? 
• Les outils de test ? 

Ne faites pas la même erreur : il n’est pas nécessaire de dépenser des centaines ou des milliers d’euros pour se former à ce type d’outils. En revanche, il est primordial d’y consacrer quelques heures : soit au travers de tutoriels que vous trouverez en ligne, soit au travers de plateformes de formation telles que Coursera, Pluralsight, ou OpenClassrooms.

Le temps ainsi investi à maîtriser vos outils du quotidien vous rendra d’autant plus efficace dans vos tâches récurrentes et vous mettra en valeur auprès de vos managers. Pour les outils les plus courants tels que JIRA ou MS Project, ces formations vous seront utiles tout au long de votre carrière !

3 - Choisir sa formation avec soin

Dans le domaine professionnel, ce sont les profils dits en « T » qui sont les plus attractifs d’après Challenges. Pour bien comprendre ce type de profil, il s’agit de collaborateurs avec un très large socle de compétences générales, qui leur permettent de s’adapter à une grande variété d’environnements, et un (voire plusieurs pour les perles rares) domaine d’expertise.

L’illustration ci-dessous présente 4 types de collaborateurs : 

• Un profil junior doté en sortie d’école d’un socle resserré de compétences de base ;
• Un profil expert doté d’une forte compétence dans le domaine qu’il a toujours exploité, mais d’un niveau limité dans les autres domaines ; 
• Un profil généraliste qui a évolué dans des contextes très variés dans sa carrière, et ainsi développé une très large variété de compétences dans des multiples domaines ;
• Le fameux profil en T qui, en plus d’une très large variété de compétences dans des domaines diversifiés, dispose d’un ou plusieurs domaines d’expertise (qui peuvent être ou non aussi approfondis qu’un profil expert). 

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L’inconvénient du profil expert est que son employabilité diminue au cours de sa carrière, car elle se limite, à niveau de rémunération équivalent, à son seul domaine d’expertise.

L’inconvénient du profil généraliste est que, malgré sa forte employabilité, il finira par être bridé dans sa carrière par l’absence d’un réel domaine d’expertise.

C’est là qu’entre en jeu la formation professionnelle :

• Si vous êtes junior

Commencez par approfondir votre socle de compétences dans le domaine pour lequel vous avez été recruté. Ensuite, élargissez-le au fur et à mesure de vos nouvelles missions.

• Si vous êtes expert

Il n’est jamais trop tard pour bien faire et vous pouvez commencer à élargir votre socle de compétences. Dans ce cas, une formation certifiante pourrait constituer un bon premier pas pour justifier de nouvelles connaissances acquises. Vous pourrez toujours les approfondir par la suite avec des formations non certifiantes.

• Si vous êtes généraliste

Croyez-en mon expérience, rien de tel qu’un cycle de formations certifiantes d’un niveau d’expertise croissant pour attester de votre transformation vers un profil en T.

3 - Bonus : optimiser son apprentissage

J’espère avoir démontré la nécessité de se former tout au long de votre vie professionnelle et ce dès votre sortie d’école. Suivre une formation n’est néanmoins pas suffisant : encore faut-il en tirer un profit maximal pour que ce que vous y aurez appris vous serve durant toute votre carrière.

1 - Préparer la formation 

• Choisissez votre domaine de formation avec soin, dans un but précis, avec un objectif professionnel activable à court terme.

• Choisissez ensuite votre formation dans le domaine sélectionné, en fonction de vos priorités personnelles. Le paragraphe qui précède ainsi que le tableau comparatif plus haut peuvent vous servir de guides dans un premier temps.

• Préparez votre formation en commençant par vous documenter sur les thématiques abordées, ce qui vous permettra de profiter ensuite au mieux de l’enseignement prodigué. 

2 - Suivre la formation

Cela peut sembler évident, mais ne perdez jamais de vue l’objectif de votre formation : acquérir de nouvelles connaissances !

Clé d’apprentissage n°1 : l’attention

Ne vous laissez surtout pas distraire par d’autres éléments, en particulier si votre formation a lieu à distance. Restez donc concentré sur votre instructeur.

Clé d’apprentissage n°2 : la prise de notes

Combien de formations avez-vous suivies au cours desquelles l’audience se contentait d’écouter passivement le formateur sans prendre de notes puisque des supports de formation sont mis à leur disposition ? L’inconvénient dans cette situation, c'est que les apprenants ne s’approprient pas les nouvelles connaissances qui leur sont dispensées. 

Clé d’apprentissage n°3 : le questionnement 

N’hésitez pas à interroger l’intervenant si une notion vous paraît floue ou en opposition avec votre expérience. Il est primordial de sortir de votre formation des idées très claires et actionnables. 

Clé d’apprentissage n°4 : revoir et synthétiser ses notes en fin de journée

Le sujet fait débat pour les devoirs des enfants le soir, mais, pour les adultes, une chose est sûre : revoir et synthétiser les connaissances acquises au cours de la journée vous permet de les consolider dans votre esprit et, si nécessaire, de revenir le lendemain avec des questions à poser sur les points qui ne vous semblent pas encore limpides. 

3 - Après la formation  

Si vous avez suivi une formation Scrum en 2017 et que, depuis, vous n’avez réalisé que des projets en cycle en V… Votre formation ne vaut plus rien ! Il est donc primordial, lorsque vous choisissez une formation, d’être en mesure d’exploiter au plus vite par la suite les connaissances acquises : 

• d’une part, pour qu’elles soient professionnalisées ; 
• d’autre part, pour activer la rétention de ces nouvelles connaissances.

En effet, toute nouvelle connaissance suit un cycle d’acquisition en trois phases : 

1. Acquisition de la connaissance
2. Rétention de la connaissance
3. Transfert de la connaissance

1. Acquisition de la connaissance 

Pour :

• intégrer dans leur mémoire de court terme de nouvelles informations ; 
• les exploiter de manière autonome.

C’est le but des 4 clés d’apprentissage citées plus haut. 

2. Rétention de la connaissance 

Pour la faire migrer de votre mémoire court terme à votre mémoire long terme et être ainsi en mesure d’y faire appel, même lorsqu’elle n’aura pas été activée depuis un moment.

C’est pour cela qu’il faut mettre en œuvre les connaissances acquises au plus tôt après votre formation. Par la suite, des rappels à intervalles de plus en plus espacés permettent de  consolider cette rétention. Ils pourront être effectués soit par la pratique, soit en parcourant  régulièrement votre prise de notes. Seule la pratique permettra néanmoins d’atteindre la troisième étape du cycle d’apprentissage.

3. Transfert de la connaissance

Pour pouvoir l’exploiter dans un cadre différent de celui dans lequel elle vous a été inculquée. À ce niveau, la connaissance est parfaitement intégrée par l’apprenant qui se l’est appropriée pour l’exploiter à sa manière.

Pour les adeptes des arts martiaux, je vous laisse consulter le principe du Shuhari qui évoque aussi les trois phases d’apprentissage sous un aspect légèrement différent.

Conclusion 

J’espère, à travers cet article, vous avoir : 

1. convaincu.e de l’intérêt de se former tout au long de sa carrière ; 
2. éclairé.e sur les différents types de formations à votre disposition ; 
3. guidé.e sur la bonne stratégie de formation pour augmenter votre employabilité tout au long de votre vie professionnelle ; 
4. donné quelques outils qui vous permettront de tirer le meilleur profit des formations  auxquelles vous participerez.

N’hésitez pas à m’indiquer dans le formulaire de contact ce que vous pensez de cet article et si vous avez une vision différente de la mienne.

À bientôt,

Dimitri Hammerer

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